lundi 22 décembre 2008

Ralentissons

Les événements s'enchaînent s'accumulent la vie se presse et s'emballe et ce blog reste désespérément muet. C'est révélateur un blog, quand on n'a même plus le temps de se refaire le film des événements et de se raconter sa propre vie, c'est qu'il est l'heure de freiner un peu.

Le plus grand événement de ce mois de décembre fut la tenue des championnats d'escalade du Minas Gerais à Rokaz le 13 décembre. Deux semaines de boulot pour les organiser à peu près tout seul car Yan était parti en vacances avec sa copine, chacun son tour... Pour ouvrir les voies d'escalade on avait embauché le quadruple champion d'escalade du Brésil, un gars bien cool de São Paulo qui s'appelle Belê. La compète fut une belle réussite pour tout le monde, 62 compétiteurs et beaucoup de gens dans le public, un des grands jours de la courte de vie de Rokaz, tout le monde a adoré sauf moi, j'étais trop stressé et j'ai passé une journée exécrable. Mais voilà ce genre d'événement on en profite après coup, quand finalement tout s'est bien passé et que tout le monde repart avec des grands sourires.

Quentin est arrivé du Colorado le jour de la compète, il a pu me voir courir dans tous les sens... Il a passé une semaine avec moi, on est allé grimper dans la Serra do Cipó sous la pluie mais protégé sous des grands dévers, et on est sorti presque tous les soirs à Belo. Il y eut des soirées assez tièdes et puis d'autres très marquantes pour différentes raisons...
Une révélation, Quentin est le roi du tango, à partir du moment où il a commencé à danser avec cette Brésilienne ce soir-là j'ai découvert une autre personne. Il est beau Quentin quand il danse le tango, il perd son côté parfois un peu gauche qu'il a quand il parle avec des gens qu'il ne connaît pas, il a appris à s'exprimer avec charisme dans cette autre langue qu'est le tango, danse légère et profonde, sensuelle et très digne. Avec cette femme il n'a quasiment pas prononcé une parole et pourtant dans leurs grands sourires spontanés échangés après chaque danse il y avait déjà de l'intimité, née du plaisir intense partagé.
Il est reparti samedi dernier en bus vers les chute d'Iguazu, puis Buenos Aires où il va passer un mois pour danser tous les soirs et tenter de pénétrer en profondeur l'univers du tango.

De mon côté la veillée de Noel je la passerai avec la famille de Yan dans notre appartement à Belo, ensuite je vais passer une semaine au vert, tout seul dans une maison de campagne isolée où je ne suis encore jamais allé. Je sais simplement qu'il n'y a pas de village ni de route goudronnée à une dizaine de kilomètres à la ronde et que la bicoque est en piteux état car personne n'y va depuis longtemps. Mais il y a l'eau et l'électricité, je pourrai cuisiner, lire la nuit et brancher mon ordi.

lundi 1 décembre 2008

Le film de mon trip au Yosemite...

Avalanche d'événements la semaine dernière à Rokaz. En plus Yan est parti en vacances dans le Nordeste et il faut préparer activement les championnats d'escalade du Minas Gerais qui se passeront le 13 décembre à Rokaz, résultat la semaine dernière je suis allé me coucher 4 fois à 5 ou 6 heures du mat' !

Le premier événement fut une excursion vers un site de blocs à Ouro Preto avec une trentaine de grimpeurs de Rokaz qui pensaient encore que l'escalade sur du vrai rocher étaient réservés aux meilleurs... J'en ai convaincu plusieurs du contraire en leur racontant que mes parents grimpent depuis 45 ans mais qu'ils n'ont jamais touché un mur d'escalade artificiel ! Vous verrez les photos de cette première sortie "Rokaz na Rocha" ici.

La semaine dernière nous avons aussi finalement ouvert notre magasin de matériel de grimpe et de camping... Une gestation un peu longue de 9 mois depuis que nous avons ouvert Rokaz, mais le bébé est tout beau, ça valait le coup de le fignoler.

Jeudi soir dernier, Rokaz était pleine à craquer, ça faisait plaisir à voir. Ce soir-là on a projeté sur grand écran le fruit de trois de mes nuits de travail intensif passées à monter le film de mon voyage dans le Yosemite. Le film est un mélange de photos et de petites vidéos filmées avec mon appareil photo et avec la caméra de Manu, un français rencontré au Camp 4.
Dedans j'ai glissé pas mal de blagues qui ont beaucoup fait rire tout le monde... Vous ne les comprendrez que si vous essayez de déchiffrez les légendes en portugais qui n'ont rien à voir avec les dialogues originaux quand ils sont en français !
Enfin même si vous ne comprenez pas toutes les blagues, le film vaut un détour quand même pour les belles images de grimpe tournées dans la vallée du Yosemite qui est depuis 50 ans la Mecque mondiale de l'escalade de big walls.
Attendez d'avoir une demi-heure tranquille devant vous pour le regarder...


dimanche 16 novembre 2008

Fabien au Brésil

Après quelques semaines dans le Nordeste, Fabien a passé quelques jours dans ma région, le Minas Gerais. Ces quelques jours, on a surtout vécu la nuit, les charmes de ma ville se dévoilant essentiellement après le coucher du soleil... Au programme donc les incontournables, c'est-à-dire une nuit de forró, une de hip hop et de samba, et puis un troisième et mémorable voyage jusqu'au bout de la nuit à Ouro Preto.

Tous les vendredi soir sous le viaduc de Santa Tereza à Belo des MCs s'affrontent en duel et en impro pour élire le champion du jour, la cerveaux fument pour trouver les rimes, les semelles des danseurs dessinent des ronds dans l'air à la vitesse de la lumiair...




Bianca nous rejoint avec 4 ou 5 potes de Rokaz, et nous terminons la nuit en samba.


Samedi nous prenons la direction de Ouro Preto, la belle ville coloniale, et le théâtre de fêtes étudiantes parmi les plus frénétiques du pays... Nous retrouvons Nayara qui est venue pour participer à une rencontre internationale de littérature qui a lieu tous les ans à Ouro Preto.



Au détour d'une rue, nous croisons des étudiants devant leur república qui jouent du samba. Une república c'est une colloc d'étudiants. Vous remarquerez dans la vidéo que certains des étudiants ne sont plus tout jeunes. Dans cette ville où les fêtes dans les repúblicas sont pour ainsi dire quotidiennes, il est courant d'obtenir son diplôme en dix ou quinze ans !






Nous commençons doucement à danser, les étudiants nous offrent de la bière, puis un lit pour passer la nuit, puis ils nous entraînent dans une autre república de filles (en géneral les repúblicas ne sont pas mixtes mais ce n'est pas vraiment un problème), il est 18 heures mais c'est déjà la grosse fête, ça pue la bière de partout, les filles sont debout sur les tables et dansent le funk carioca, puis nous partons à une fête encore plus grosse sur le campus. Bien plus tard, nous dansons depuis un bout de temps sur de la bonne musique jouée par un groupe étudiant, mon horloge interne me dit que ce doit être déjà le milieu de la nuit, je demande l'heure et il est 20h45... Cette nuit-là on tiendra quand même le coup jusqu'à 5 heures.




Tous les mois, chaque república organise ce qu'ils appellent des événements "Social". Une república masculine invite une féminine, ils ferment les portes et les fenêtres de la república toute la nuit, ils éteignent les portables pour ne pas se faire déranger par leurs copines officielles, et je vous laisse imaginer la suite.


Le lendemain je roupille à une première conférence un peu ennuyeuse d'un écrivain barbant (comme au bon vieux temps des amphis le matin !!), et je me réveille à une seconde beaucoup plus intéressante sur le silence dans la poésie avec des poètes portugais, angolais et brésiliens.



Ensuite, après une journée de boulot à Belo nous partons à Rio, mener une vie plus saine en essayant cette fois de fuir les sirènes de la nuit.

Première escalade, le Corcovado, particulièrement acrobatique cette fois-ci à cause des rideaux de flotte qui traversent la voie. Il a plu des trombes d'eau les deux jours précédents...




Puis le même jour dans l'après-midi, je vais faire ma 14ème ascension de la voie des Italiens. Pas de ploblème, une belle escalade avec un excellent pote, c'est toujours un succès...






Le lendemain nous grimpons la Pedra da Gávea, dans le brouillard et le vent, belle ambiance !




Au sommet les nuages se déchirent, nous découvrons à travers une petite fenêtre en contrebas la favela de Rocinha, la plus grande de Rio.




Rio, probablement l'un des seuls endroit au monde où les terrains de golf jouxtent les bidonvilles :



Regarder l'océan au loin apporte plus de sérénité.


dimanche 26 octobre 2008

Le Team Rokaz à la télé !!

Incroyable mais vrai, tout le Brésil nous a vu ce soir à la télé raconter nos vacances en France !!
Interviewés Bruno, Yan et moi, nous avons décrit les merveilles des Calanques, du Verdon, de Céuse et de Chamonix, raconté comment nous bivouaquions un peu partout sous les étoiles avant de grimper les plus belles parois de l'hexagone, avec bien sûr quelques petites anecdotes croustillantes de notre trip "bohême" en France. Enfin bref que des histoires palpitantes que les Brésiliens brûlaient de découvrir !!
C'est vraiment du n'importe quoi, qu'est-ce qu'on peut rigoler ici quand même !!!

Bon en fait dans le domaine des médias il s'agit surtout de connaître les bonnes personnes aux bons endroits, et à ce propos il faut avouer qu'on ne se débrouille pas trop mal. Rien de farfelu ou malhonnête, il se trouve simplement que nous avons quelques journalistes parmi les grimpeurs assidus de Rokaz...

A ce propos voici un petit film que Jean, le petit frère de Yan, a monté avec quelques images que nous avons tournées en France cet été. Ne vous attendez pas un truc incroyable, ce sont surtout des images de grimpe, c'est-à-dire assez barbantes pour des non grimpeurs...



jeudi 23 octobre 2008

Back home in Brazil

Me voici rentré au Brésil après ce mois mémorable passé en Californie. Ici ils m'ont réservé un accueil bien chaleureux, tout le monde était déjà au courant de mes aventures grâce au blog !
Le plus rigolo ou le plus triste est que ce qui a marqué le plus les ados accrocs de la grimpe à Rokaz, c'est que j'ai serré la pince à Mister Chris Sharma ! Le star system gagne même le milieu de la grimpe...

Après les grandes voies dans le Yose on est allé tater du caillou dans deux endroits mythiques de la planète grimpe, Joshua Tree et Bishop. Deux spots de blocs majeurs au milieu de déserts magnifiques. Des grands blocs de granit incroyables au milieu d'arbres cactus à Joshua, d'autres blocs tout aussi beaux sur un haut plateau avec des montagnes enneigées dans le fond et des sources d'eau chaude pour se baigner le soir à Bishop ; ce furent encore des grands moments.

Une petite vidéo on the road, à 95 mph en conduisant avec les pieds, très intelligent...


De retour à Rokaz, les projets ne manquent pas: dernières finitions pour ouvrir notre boutique de matériel, préparation du championnat d'escalade du Minas Gerais à Rokaz début décembre, donner des cours à des élèves de lycées et collèges presque tous les jours de semaine, des campagnes de pub ciblées pour remplir notre salle le matin et les débuts d'après-midi...

vendredi 10 octobre 2008

El Cap !!

Et bien voilà je viens de vivre le truc le plus ouf de ma vie, trois jours en paroi dans la voie d'escalade la plus mythique du monde, trois jours dans un monde paralallèle, ou plutôt perpendiculaire à celui des hommes...
Plus de trente longueurs d'escalade complètement démentes, des fissures verticales sur 900 mètres de haut, des bivouacs magiques sur des petites vires assis à regarder les étoiles filantes, une arrivée au coucher du soleil le troisième jour hier soir... C'était la voie du Nose sur El Capitan. Une expérience qui marque son homme et c'est peu dire.
Je vais mettre les photos et quelques vidéos sur le blog de Rokaz.

Aujourd'hui il neige à gros flocons sur le Yosemite, on a bien fait de mettre le paquet hier pour sortir la voie en 3 jours et pas en 4 !

lundi 6 octobre 2008

Into the wild mud

Nous étions partis randonner 4 jours loin des foules de la vallée du Yosemite, sur les hauts plateaux sauvages du parc, taquiner les ours et les truites.
Nous étions partis légers, et au réveil le matin du 3ème jour, après une nuit exécrable, c'est la surprise...






Quelques heures plus tard...

lundi 29 septembre 2008

Le Yose !!

Désolé, il va falloir vous mettre au portugais pour en savoir un peu plus sur mes dernières péripéties dans le Yosemite en lisant le blog de Rokaz... Allez voir au moins les photos.
Ils bossent tous à Rokaz pendant que moi je me "tourne les pouces" ici, je leur devais bien ça à mes amis brésiliens !

Juste deux mots quand même : après quelques jours d'"acclimatation" au granit local, nous avons grimpé notre premier big wall hier, le Half Dome, 23 longueurs complètement démentes entre 5 sup et 7b. La paroi était vraiment impressionnante, mais nous avons réussi à la grimper en une seule journée de 12 heures continues d'escalade. Un grand moment de grimpe, surtout quand on est arrivé au coucher du soleil au sommet, un peu moins quand de retour au pied de la voie on s'est rendu compte qu'on s'était fait voler toute notre bouffe par un ours qui a en plus troué mon sac à dos en mordant dedans !!

Encore quelques jours de beau temps et nous tenterons El Capitan, le maître des lieux, l'un des plus beaux et plus grands big walls du monde, le plus connu en tout cas...

mercredi 17 septembre 2008

That's muito bom : it's time to hit the road again !!

C'était il y a 6 mois environ, je recevais chez moi une lettre de France. Non malheureusement pas une de ces lettres manuscrites, rares et précieuses, mais une lettre en papier imprimé. Une lettre d'une grande institution française, qui envoie des lettres au moins une fois par an à presque tous les Français, et que tous adorent recevoir : le FISC !!
Comment le Fisc a réussi à me pister jusqu'au Brésil, je n'en sais toujours rien.
J'ouvre donc la lettre avec autant d'empressement que tous mes autres compatriotes. Ou probablement encore moins car il me semblait avoir essuyé toutes mes ardoises de ce côté-là.
Et je commence à lire, la phrase commence par quelque chose comme "Nous avons le plaisir de..." Je trouve d'abord assez énervant ce ton hypocrite limite sadique, et je m'attends à lire une suite du genre: "Nous avons le plaisir de vous annoncer que vous nous devez encore 2300 Euros, c'est vraiment dommage pour vous mais nous on s'en réjouit !".

Mais non, je lis la suite et j'ai envie d'embrasser la Terre entière. En bas de la lettre c'est écrit noir sur blanc : le fisc me doit plus de 1000 Euros d'un excédent versé en 2006 !!

Ce soir-là je suis resté quelques heures à me demander ce que j'allais faire de cet argent. A cette époque-là mon compte en banque était dans le creux de la vague, cet argent j'aurais pu donc le mettre de côté pour être un peu plus serein les mois suivants. J'aurais pu aussi le reverser à mes généreux créanciers... Bon je suis désolé Philippe et Lili, je me suis dit que cet argent ce n'était pas grand chose par rapport à ce que je vous devais...
Finalement après avoir réfléchi, j'en ai mis une partie de côté pour mon voyage en France en juillet dernier. Mais surtout, avec ce petit pécule inespéré, je me suis payé un billet d'avion.
Un billet d'avion, demain, pour San Francisco et le Yosemite !!

dimanche 14 septembre 2008

Rokaz Bloc

Nous savions que nous allions passer beaucoup de temps à l'organiser, que nous allions perdre pas mal d'argent, voilà pourquoi nous avions longtemps hésité avant d'organiser une compétition de grande ampleur à Rokaz. C'est chose faite désormais. C'était hier, le premier "Rokaz Bloc", un open de blocs auquel ont participé les meilleurs grimpeurs du Brésil.
Nous avons passé deux semaines à l'organiser avec Yan, le bilan financier est négatif de quelques centaines de Reais. Mais voilà l'ambiance qui régnait hier soir à Rokaz, l'intensité des moments que les compétiteurs et organisateurs ont vécu, n'avaient, excusez-moi l'expression bateau, pas de prix.
Ce fut vraiment un grand jour pour tout le monde. Les meilleurs grimpeurs ont remporté pas mal de prix sous forme de matériel de nos sponsors et d'argent (de Rokaz!), et les organisateurs furent comblés par les grands sourires des 150 personnes qui étaient à Rokaz hier soir et les dizaines de remerciements de ces Brésiliens qui sont toujours aussi généreux en la matière. La récompense suprême pour nous, ce fut probablement ce grimpeur fort qui fait toutes les compétitions de grimpe au Brésil depuis 5 ans et qui nous confia que ce fut la plus belle compète à laquelle il ait participé!

Les 60 compétiteurs avaient trois heures hier dans l'après-midi pour grimper le maximum de blocs difficiles parmi 42 blocs. Les 8 meilleurs femmes et 8 meilleurs hommes ont participé ensuite à une finale où ils devaient grimper tous ensemble 3 blocs en 35 minutes.
Les finales féminines et masculines, ce furent deux fois 35 minutes de pression maximale pour les grimpeurs et de pur plaisir pour les spectateurs. Il y avait de la bonne musique à fond les ballons, des spots lumineux que nous avions achetés exprès pour l'événement pour n'illuminer que les blocs et projeter les grimpeurs en ombres chinoises sur les murs de Rokaz, un pote qui commentait au micro les faits et gestes des grimpeurs , des blocs ultra spectaculaires dont un qui terminait à plus de 6 mètres du sol et qui a donné quelques sueurs froides, plus au public qu'aux grimpeurs qui n'hésitaient pas à se jeter de tout là-haut sur les gros tapis... Une réussite!

Heu zut, j'ai l'impression que je suis en train d'adopter dans ce blog le même ton publi-informationnel que dans le blog de Rokaz...

Bon bah je vais arrêter d'écrire avec un balai dans le c.., alors pour résumer rapido on en a grave bavé pour l'organiser cette compète, mais hier soir on s'est trop gavé, c'était la ouferie pour tous les gonzes qui étaient dans la place et ça ça vaut n'importe plus que n'importe quelle thune qu'on a dû cramer pour organiser cette giga teuf.

Ha puis j'ai oublié de vous donner les résultats, je sais que vous connaissez personne ici mais quand même ça vaut le coup: chez les femmes c'est une nana de 14 ans de São Paulo qui remporte la mise, elle a de l'avenir dans l'escalade! Et chez les hommes c'est Jean Ouriques, moniteur de Rokaz et petit frère de Yan qui met sa race à tous les autre grimpeurs super forts de São Paulo, Viçosa e Belo Horizonte ! A Rokaz on était pas peu fier... Bon c'est vrai faut dire qu'il s'entraîne 4 heures par jour 6 jours par semaine, à ce prix-là il vaut mieux gagner quelque chose de temps en temps pour maintenir le moral.

Bon maintenant je vais laisser parler les photos, ce sont celles de Bruno, les mêmes que j'ai mises dans le Rokaz blog.
D'abord les photos du festival de blocs, hier après-midi. Nous avions fait un tee-shirt rouge pour les compétiteurs, et un jaune pour les 7 arbitres:










Et les photos de la finale dans la soirée:




Ça c'est le "high ball" de la final, le bloc qui faisait plus de 6 mètres de haut. Thiago, le rastaman volant, chute en ratant l'immense jeté qu'il fallait faire pour atteindre la dernière prise:



Et Jean sur le même bloc s'envole vers la dernière prise et la tient le bougre!

mardi 2 septembre 2008

Parque nacional de Itatiaia

J'ai découvert encore une petite merveille du Brésil ce week-end, le parc national d'Itatiaia dans l'état de Rio, à 400 km de Belo Horizonte. C'est le premier parc national du Brésil, il a 70 ans. Il protège une zone de haut plateaux d'où se dressent quelques-unes des plus hautes montagnes du Brésil, à 2800 m d'altitude.
A cette altitude et en plein hiver, même au Brésil il fait froid ! Tous les matins sur la tente il y avait une bonne croute de glace.
Samedi nous nous sommes pris une averse de grêle mémorable, ça faisait longtemps que je n'avais pas eu aussi froid, trempé jusqu'à l'os par une eau glaciale.





Heureusement tous les matins à 6h30, le soleil réchauffait déjà notre tente.




Les trois autres jours que nous avons passé sur ce haut plateau, nous étions entre le ciel et une mer de nuages qui recouvrait en dessous de nous les forêts des basses vallées. Un régal pour les yeux.



Sur ce plateau, il y a aussi des magnifiques formations rocheuses, assez uniques au monde d'après notre topo, qui offrent des possibilités assez illimitées d'escalade sur coinceurs et sur dalles dans les rares endroits où il y a des spits.
Il y avait dans les deux heures de marche pour arriver à chacun des spots de grimpe, nous grimpions toute la journée les plus belles lignes de chaque groupe de blocs géants. En fin d'après-midi nous montions au sommet de ces groupes de blocs, points culminants du plateau, pour savourer les couchers de soleil.









jeudi 28 août 2008

Coule Brésil...

Dans cette société-là, il y a les classes A, B, C et D.


Les classes A habitent dans des grands palaces sur les hauteurs de villes, ont des grosses voitures et paient très cher l’école privée de leurs enfants de manière à ce qu’ils ne se retrouvent qu’avec d’autres enfants de la classe A.

Les enfants de la classe A sont comblés par la vie. S’ils sont intelligents ils feront fructifier l’affaire de la famille, s’ils sont bêtes papa leur trouvera un placard doré dans une entreprise dont il connaît le directeur. Dans tous les cas ils pourront continuer à vivre dans des grandes maisons avec une grosse voiture, et vivront heureux avec un conjoint qu’ils auront bien sûr choisi dans la classe A pour ensemble enfanter d’autres petits de la classe A.


Les classes B gagnent dix fois le salaire minimum mais se réclament de la classe moyenne parce qu’ils aiment se revendiquer du peuple. Les enfants vont dans des écoles privées, le bon niveau de ces écoles et le soutien des parents à la maison font qu’ils accèdent toujours aux études supérieures. Ils habitent chez leurs parents jusqu’à 25 ou 30 ans, c’est-à-dire jusqu’à se marier, obtenir leur diplôme et un travail qui leur permettra de payer le loyer de leur bel appartement, de se payer une employée de maison car ils n’ont appris ni à cuisiner ni à faire le ménage, d’acheter une voiture, et donc finalement d’avoir la même vie que leurs parents.


La classe C regroupe la majorité de la population de cette société. Elle envoie ses enfants dans les écoles publiques des quartiers pauvres où elle habite. Le professeur a 40 élèves par classe, enseigne les bases du portugais et de l’arithmétique comme il peut avec ses 30 heures de cours hebdomadaire et ses 1000 Reais (400 Euros) mensuels. Le résultat n’est pas vraiment probant. Vu le niveau désastreux de ses élèves le professeur ne leur parle jamais de la possibilité de faire des études supérieures.

Les enfants des classes C ne font donc jamais d’études supérieures, auront les mêmes emplois peu ou pas qualifiés que leurs parents, habiteront plus tard dans les mêmes quartiers pauvres, gagneront quelques centaines de Reais par mois comme eux. Grâce à quelques petites satisfactions quotidiennes, menus opiums ou joies réelles telles que les feuilletons à la télé, le football, le samba et l’église évangélique tous les dimanches, le peuple de la classe C ne se sent pas malheureux car de toute façon il ne sait pas vraiment ce que c’est qu’être heureux.


Les enfants de la classe D ne vont pas à l’école, ils travaillent dans la rue dès l’âge de 7 ou 8 ans, ils boivent et se droguent très jeunes, et s’ils sont débrouillards ils vendront suffisamment de pacotilles dans la rue pour un jour s’offrir une petite cabane dans une favela.

Personne ne leur a jamais fait miroiter qu’ils pourraient avoir un jour un vrai travail et une vie avec petit appartement et télévision. On ne peut pas dire qu’ils soient tristes, ils sont surtout résignés, de jour comme de nuit dans la rue comme ils l’ont toujours été, ils volent, ils puent, ils s’expriment avec 200 mots, en fait la classe D est une espèce d’humain sous-développée, et c’est tant mieux, de cette manière ils ne se rendent pas compte de leur détresse et personne ne les plaint puisque ce sont à peine des hommes.


Dans cette société-là, tous les hommes sont cools et extravertis, toutes les femmes sont ouvertes et faciles : le sexe est libéré, la vie est une longue succession de rencontres superficielles, d’enivrements passagers, de plaisirs sensuels. Une de perdue, dix de retrouvées, de 7 à 77 ans. Il n’y a pas vraiment de sentiments d’Amour, donc pas de grand bonheur qui finit en grand chagrin ou en routine. A défaut de bonheur éphémère, ils ont mieux, le plaisir perpétuel.


Cette société-là vous l’avez bien sûr reconnue, c’est Le Meilleur des Mondes !


Je me souviens avoir lu dans une revue il y a quelques années les résultats d’un sondage qui posait une question existentielle à un panel de je ne sais plus combien de personnes dans un très grand nombre de pays dans le monde entier. En gros la question disait : « Êtes-vous satisfaits de votre vie ? »

Les Brésiliens arrivaient en tête avec environ 80% de « oui », les Français et la plupart des autres Européens étaient dans les profondeurs du classement.


Huxley l’avait compris il y a longtemps déjà : autant ne pas proférer des promesses d’égalité des chances à la naissance, elles ne crééent que de la frustration.

La dictature ultime est celle qui rend tout le monde heureux.

dimanche 10 août 2008

Des montagnes des potes

Quelques photos de mes vacances en France ce mois de juillet.


35 degrés à l'ombre dans les Calanques de Marseille, il est temps d'arrêter de grimper pour aller piquer une tête



Côtelettes de porc grillées aux herbes, reblochennade en papillottes et bananes au chocolat fondu pour un bivouac 3* à Fontainebleau



Dans l'un des crux de "C'est pas bleau", 7c, dans les Gorges de la Dourbie: croisé sur mono-doigt main gauche puis rétablissement tout rond comme à Bleau



Renata dans les Gorges du Tarn.



Calanques des Pierres Tombées, prise une demi-heure après la première photo ci-dessus



Pique nique en rade de Marseille.



Une bande de nanas top cools au sommet du Grand Queyre dans les Ecrins



Le chalet de mes parents à Montreviol, Gap, avec Yan, Gustavo et mes parents.



Vert comme le Verdon...



Deux secondes plus tard ils s'embrassaient, j'ai raté une belle photo, mais celle-ci est déjà pas mal



Niko, Alex, Julien et Philippe en montant au Râteau dans les Ecrins



Gustavo et Yan, lever de soleil en montant au Mont Blanc. Gustavo n'avait jamais vu la neige !




En montant au Mont Blanc



Dans le tunnel de l'Aiguille de Midi, avant de se faire engueuler par un mec du staff



Luc et Marie-Alix au bivouac au-dessus du glacier d'Argentières



Dîner dans le resto panoramique du bivouac



Marie-Alix dans la face Nord des Courtes



Luc et Marie-Alix dans la face Nord des Courtes



Luc et Marie-Alix au sommet des Courtes



Il fait bon vivre au chalet



Le fameux toit de Natilik à Céuse, 6 mètres d'avancée, sensations fortes garanties



En descendant de "Colonettes", 7c+ à céuse.



Avec Sam, au sommet du Sirac dans les Ecrins.



Le glacier d'Argentières



Un pote brésilien au Verdon : Lucas dit "Jah". Comme il ne se rappelle jamais le nom de ses dizaines de potes, il appelle tout le monde Jah, et tout le monde l'appelle Jah, c'est pratique.



Au sommet de "Surveiller et Punir", voie majeure du Verdon, avec Jah.




Journée de repos au bord du Verdon



Sortie de "Alix", autre voie majeure du Verdon avec dix longueurs presque toute déversantes entre 6c+ et 7b+ (exceptée la première plus facile). Une des dix plus belles voies de France sans aucun doute.



Et subitement, surgit le doute existentiel



Gustavo dans "Super Mickey", 7b à Céuse



Yan dans la même voie.



Yan et moi derrière, dans deux voies magnifiques de Céuse: Saint George picos (7a) pour Yan, Wounded Knee (7b) pour moi



Yan sur les colonettes bleues de Nitassinan (7a), à Céuse



"Flag" sur le bilboquet du Cul de Chien, Bleau



Yan à l'assaut du bilboquet, Cul de Chien, Bleau



Les copains gumistes dans les gorges de la Jonte



Dans l'Arête de Marseille, Grande Candelle, Calanques.



Sommet de la Grande Candelle, Calanques de Marseille



La clio, lotadaça...



Le Verdon, plus belle rivière de France ?



La vie est douce au camping de La Palud sur Verdon



Ils ont l'air frais mais il est 7h00 du mat´et la nuit fut longue



Un bloc au Cul de Chien, Fontaineubleau.


Il y en a beaucoup d'autres ici.

Sinon à Belo Horizonte tout va bien, on a organisé justement une soirée photos et crêpes françaises hier soir à Rokaz, um sucesso !