mercredi 21 octobre 2009

Voyage dans le Pantanal avec mes parents

Quand mes parents sont arrivés à Belo fin septembre, ils ont d'abord vu ça :



Rokaz blindée de monde pour le Rokaz Bloc 2009, probablement la plus belle compète qu'on ait déjà organisée à Rokaz ! Tous les meilleurs grimpeurs du Minas, la salle comble d'un public presque en délire devant les prouesses des acrobates de la résine, et mes parents au milieu de la confusion des cris et des spotlights...




Une compétition de grimpe on pourrait se dire c'est un concours de gros bras, et bien non, ce jour-là, il fallait avoir de l'imagination pour décoder les mouvs, pour arriver en haut des blocs il fallait monter les pieds au-dessus des mains, se retrouver dos au mur même parfois, et quand Gustavo, le p'tit jeune que j'ai emmené en France en 2008 s'est retrouvé à la surprise de tout le monde en tête du classement, pour de vrai, si je vous le dis, il y avait de l'émotion dans l'air...




Les podiums masculins et féminins :





Quelques jours plus tard nous sommes partis dans le Pantanal, à quelques 1500 km de Belo. Le Pantanal est la zone humide la plus grande du monde, elle couvre une surface grande comme à peu près la moitié de la France, entre le Brésil et la Bolivie, au sud de l'Amazonie. C'est une immense cuvette située à plusieurs milliers de kilomètres de la mer mais à seulement quelques dizaines de mètres d'altitude, et pendant la saison des pluies, six mois par an, les pluies sont tellement fortes, le drainage de la région tellement lent, que le Pantanal se retrouve entièrement sous l'eau. La région est donc très peu habitée et est un sanctuaire écologique où il est possible d'observer à peu près la même faune que dans l'Amazonie mais sans l'inconvénient de la forêt épaisse qui cache tout.

Octobre est la fin de la saison sèche, les dernières mares sont en voie d'assèchement, le Pantanal ressemble la plupart du temps à une grande prairie verte où cohabitent vaches, cerfs, des centaines d'espèces d'oiseaux, des fourmiliers, tapirs, jaguars, ocelots et bien d'autres animaux...




Là, ce sont des capivaras, les plus gros rongeurs du monde :



Dans ce qu'il reste des mares, les caimans se regroupent par centaines, on y observe des drôles d'amas de troncs flottants...



Quand on s'approche les troncs restent souvent immobiles mais présentent un aspect un poil moins anodin qu'un bout de bois.



Et quand la mare s'assèche complètement...



...certains caimans restent sur place, ils ont un métabolisme tellement lents qu'ils peuvent survivre en ne mangeant qu'une seule fois par mois...



...mais parfois ça ne suffit quand même pas...



Le Pantanal n'est traversé que par deux routes surélevées qui restent à peu près praticables toute l'année grâce à des centaines de petits ponts de bois.


En saison humide le meilleur et souvent l'unique moyen de transport dans le Pantanal est le bateau. En saison sèche, on peut se balader à pied ou mieux à cheval, ce qui n'est pas de tout repos quand ça fait 15 ans qu'on n'a pas monté et qu'on monte une jument qui se fait draguer de manière insistante par tous les jeunes étalons en liberté dans la prairie...

Marie-Paule avait un cheval beaucoup plus tranquille que le mien.




Après le cheval, une rando à pied, c'est bien la terre ferme...




Le cliché du guide et des touristes en safari "frissons garantis" !



Le fameux toucan toco avec son bec de clown.



Dans une petite bourgade du far-west brésilien, à l'heure la plus chaude de la journée, tout est calme, un anaconda traverse la route... On est chez Boris Vian ou Saint Ex ?



Sur un des fleuves qui traversent la région nous avons fait un tour en bateau :




Lors d'une petite escale sur les rives du fleuve, nous découvrons un autre spécimen gluant de 3 ou 4 mètres de long...



Nous organisons un face-à-face décisif entre une caméra et le serpent, qui passera son chemin trop rapidement et loupera donc cette opportunité unique de révélation existentielle. Être ou ne pas être, ce n'est pas la question qui tracasse le plus notre ami anaconda, quelle chance.



Une si petite tête... Pour un corps de plusieurs mètres cachés sous l'eau.



Et oui quand on se balade dans ces marécages, il vaut mieux bien regarder où on met les pieds !



Vous connaissez la fameuse constellation du crocodile ?



La voici dévoilée, c'est un vulgaire trucage...



En route pour une petite partie de pêche aux piranhas !



Dans les quelques mares qui restent en cette fin de saison sèche, les piranhas sont très nombreux et surtout très affamés ce qui rend leur pêche très rigolote.



En général, une demi-seconde après avoir mis le bout de viande sur l'hameçon dans l'eau ils mordent déjà ! La plupart du temps, ils sont experts pour manger la bonne bidoche fraîche sans mordre à l'hameçon, de temps en temps ils se font avoir quand même...



Et alors, le grand jeu cruel, c'est de balancer le piranha en pitance au caiman, qui enfin se remue un peu...





Après le Pantanal nous sommes allés dans une ville un peu plus au sud, la bien nommée Bonito. La région est traversée par de nombreuses rivières aux eaux calcaires, cristallines et très riches en poissons.



C'est un délice de s'y baigner au milieu des poissons peu farouches car non pêchés.



Nous avons passé des journées entières dans des piscines naturelles à la température parfaite de 25 degrés...




Une journée nous avons descendu pendant une dizaine de kilomètres une petite rivière complètement paradisiaque qui se faufilait dans la jungle. Sous l'eau, une visibilité à 40 mètres, des centaines de poissons partout, des résurgences qui paraissent des volcans, et la tête hors de l'eau, on découvre des singes, des plages de sable blanc, des oiseaux multicolores, et un gros tapir qui traverse la rivière juste à côté de nous sans même nous regarder... Un peu plus il nous fonçait dedans comme dans Tintin !



Dans la région nous avons visité aussi le buraco dos Araras, le trou des perroquets. C'est une ancienne grotte qui s'est effondrée et qui est maintenant un immense cratère d'une centaine de mètres de profondeur où nichent des dizaines de couples de perroquets bleus et rouges dans les anfractuosités du rocher.





L'accès au fond du cratère est interdit, les touristes restent tranquillement en haut.



Au fond du trou, il y a une petite mare, et dans la mare habite un couple de crocos depuis les années 70. Comment sont-ils arrivés au fond du trou ? Personne n'a de réponse, peut-être une grosse depression nerveuse, à moins que ce ne soit une tentative de suicide en se jetant du haut des falaises...


Tous les ans, quand naissent leurs petits, il les mangent, miam miam... Sinon ils attendent que d'autres animaux tombent dans le cratère pour se mettre à table.
Leur situation n'est quand même pas très enviable, et elle pourait encore empirer : à cause de pompages humains trop intensifs, la nappe phréatique descend un peu chaque année et la mare risque de disparaître bientôt. Certains habitants du coin voudraient aider les deux crocos à sortir du trou, une opération de sauvetage serait en préparation...

Savez-vous que les couples les plus fidèles au Brésil ne sont pas ceux d'humains ? Oui peut-être vous vous en doutiez... Enfin sachez que les perroquets sont des amants modèles, ils se choisissent un seul conjoint pour toute leur vie, jusqu'à leur mort vers les 80 ans ils restent inséparables et quand l'un d'eux meurt prématurément l'autre se laisse mourir aussi...



Une petit photo d'une plante bien connue...



l'ananas !


Le vol du toucan, la pose de l'ara, pour la plus belle photo peut-être...




Dans cette région qui décidément a été gatée par Dame Nature, nous sommes allés visiter une grotte qui recèle dans ses entrailles un joyau bleu gentiane.




Un petit plongeon dans une autre eau bleue verte belle aussi et le lendemain nous rentrons à Belo pour d'autres aventures...

lundi 19 octobre 2009

Mes parents au Brésil !

Ils sont revenus me voir !

Les voilà sur les parois de Rokaz :





et puis Pierre à mon bureau pour une interview sur sa longue vie de grimpeur :



J'ai donc quitté Rokaz quelques temps pour partir un peu en vadrouille avec eux...

Voici quelques photos de la rando que nous avons faite la semaine dernière.



Une rando de 4 jours entre Laranjeiras et Paraty, sur une portion de la côte de l'État de Rio où ne passe aucune route. Quatre jours à marcher dans la forêt tropicale humide, sur des immenses plages désertes, entre ciels étoilés et sable chauffé par le soleil.






Sur ces plages habitent loin de tout quelques pêcheurs et des chiens écrasés par le stress...



Tous les jours ils remplissent des grandes caisses de polystyrène avec leurs prises, et quand dans les caisses il n'y a plus de glace, que du poisson, ils vont le vendre en bateau à Paraty et reviennent à la maison avec leur ration hebdomadaire de riz et de haricot. Parfois on se demande pourquoi on se complique autant la vie nous.




D'ailleurs un couple de Français bien sympathiques a tellement gambergé en découvrant cette plage qu'ils y sont restés... Ils ont vendu leur maison à Toulon, en ont construit une autre ici et ont l'air heureux. Tous les dix jours ils vont faire leurs emplettes à Paraty à pied à l'aller, en bateau au retour car c'est lourd. À ce rythme-là leur maison de Toulon va leur donner 20 ans de vie sans souci.



Tous les soirs nous cherchions un lit dans une des cabanes de pêcheurs et nous mangions notre ration quotidienne de riz, haricots et de poisson fraîchement pêché.




Entre chaque plage, il y avait parfois jusqu'à trois heures de marche dans la forêt tropicale.



Jaguar, ocelot ?



Ola mocinha!



Ciao bambina...



Encore une petite plage rien que pour nous...




Lers chiens ne sont pas spécialement bien nourris dans la région...



La Costa Verde, la Côte Verte, porte bien son nom, pas seulement grâce à la forêt :



Lumière du soir sur la plage de Martin de Sá, peut-être la plus isolée de toute. Une seule famille y vit depuis 3 générations.



La même plage, à 6h00 du matin...





Un peu plus tard, dans la journée, il n'y a toujours pas grand monde, à part mes parents et moi...




Il y a un terrain de foot bien entendu. Dans des bleds à 10 habitants au Brésil il y a un terrain de foot...



Plus quelques blocs pour nous amuser un peu, on n'est pas des footeux dans la famille...






Arrivée á notre dernière escale, Cajaiba, d'où nous reprendrons le bateau pour rentrer à Paraty:





"Au revoir papa", le bateau s'en va...



Le grain vient de passer:



Marie-Paule papote avec des sourires et les mains avec 3 jeunes filles...



Au petit restau sur la plage de Cajaiba ils savent vivre, ils ont prévu le hamac pour la sieste après le déjeuner!



Départ en bateau vers Paraty, encore quelques beaux moments pour refermer en douceur une belle parenthèse un peu hors du temps...





Avez-vous déja vu un chien avec le mal de mer? Celui-ci a bien failli me vomir sur les pieds:




Paraty, à la marée basse, quand l'eau se retire, reste l'odeur... et les couleurs des maisons.



Prochain post sur notre voyage dans le Pantanal très bientôt !