vendredi 19 octobre 2007

Il pleut sur la ville comme il pleut dans Rokaz

Depuis le mois de mars il n'avait pas plu. Le soleil tropical régnait en maître depuis presque 8 mois et ces derniers temps la température grimpait doucement tous les jours. Mercredi dernier, le thermomètre indiquait 40 degrés à l'ombre, une température infernale pour exercer un travail physique. Ce fut la journée la plus chaude des vingt dernières années à Belo. Jeudi l'air était lourd et gras. Dans la soirée les vannes du ciel se sont soudainement ouvertes. Des trombes d'eau sont tombées toute la nuit.
C'était ce soir-là qu'avait choisi César pour organiser le vernissage de sa première exposition en plein air. C'est un ami fils d'un entrepreneur multi millionnaire qui est en train d'essayer de laisser tomber l'ingénierie pour devenir sculpteur d'acier. Funeste présage que ce déluge ce soir-là...
Vendredi matin, les dégâts étaient relativement sérieux à Rokaz. Au-dessus de notre manguier qui trône dans un coin du gymnase, nous n'avons pas mis de tuiles pour le laisser respirer. La pluie avec le vent est arrivée jusqu'au mur d'escalade nouvellement construit et a mouillé plusieurs plaques de contreplaqué qu'il faudra probablement changer. Une des gouttières a fui et a deversé son eau en plein milieu du mur de la mezzanine, nous l'avons réparée aujourd'hui et j'ai acheté une grande bâche de camion pour couvrir le toit au-dessus du manguier en attendant mieux.
Aujourd'hui le ciel était gris une grande partie de la journée mais au moins on respire à nouveau le bon air frais de Belo, calé vers 25 degrés presque toute l'année.

Ascension du Pico Maior

Quelques mots à propos du we d’il y a dix jours au Pico Maior (le pic le plus grand) dans la région de Rio avec Zéca.
Quand j’ai vu la paroi qui de loin ne paraissait pas bien raide ni très haute j’ai dit à Zeca à moitié en rigolant que le soir-même de l’ascension on pourrait être à Belo Horizonte pour le traditionnel forró dominical. Et puis je me suis souvenu qu’à chaque fois que j’avais été présomptueux en montagne, je l’avais fortement regretté.
On se couche samedi soir à 20h00 en se disant que si nous dormons le lendemain soir dans un lit ce sera déjà pas mal.
Le lendemain matin après la marche d’approche raide dans la forêt on attaque la voie à 6h00. Et je comprends assez rapidement pourquoi la revue qui nous sert de topo raconte autant d’histoires de grimpeurs qui ont bivouaqué dans la voie ou au sommet.
La voie fait 18 longueurs de 40 mètres de haut en moyenne, avec entre 0 et 5 pitons par longueur. La plupart du temps il s’agit de naviguer à vue dans des dalles lisses et exposées à la recherche du prochain piton tout là-haut. Que du bonheur...
Vers le milieu ça se redresse, il y a deux cheminées de 30 mètres de haut sans aucun équipement. Elles n’ont même pas de cotation sur le topo. En grand écart la pointe des pieds appuyée sur les deux lèvres en V de la cheminée, avec la corde qui file verticalement sans aucune dégaine jusqu’à Zéca et les 600 mètres de vide en dessous, je transpire, j’ai peur, mais ça passe.
Pour finir il y a deux longueurs verticales en 6c, équipées pour l’artif avec des spits de 4 mm tous les mètres. Je passe en libre, l’escalade est magnifique.
Nous sommes au sommet à 13h00, nous prenons quelques photos sur les grands pains de sucre que nous avons tout autour de nous. A moitié sereins, car Yan nous a raconté l’histoire de deux de ses amis grimpeurs qui ont passé trois jours au sommet à chercher les rappels pour descendre. En suivant à moitié les indications qu’on nous a données pour trouver la voie normale de montée et à moitié ma bonne étoile, je désescalade sur 100 mètres des gradins par un cheminement qui me semble logique. Dix minutes plus tard je tombe nez à nez avec deux spits presque neufs. Une ligne de rappels ! Je me rends compte rapidement que ce n’est absolument pas la voie normale de montée, car nous descendons dans des grandes dalles lisses et verticales où il est impossible de grimper en libre. Si jamais la ligne de rappel ne va pas jusqu’en bas nous sommes faits. A chaque rappel je ressens une légère anxiété en cherchant le suivant, mais finalement en une dizaine de rappels nous sommes au pied de la montagne en un temps record, mais du côté opposé où nous l’avons escaladé.
A 18 heures nous sommes à la voiture, et nous entamons les 7 heures de route pour rejoindre Belo. Vers minuit, avant de nous endormir bêtement au volant, nous nous arrêtons à un hôtel miteux en bord de route à 10 reais la nuit. On dort dans un lit c'est déjà pas mal.




















dimanche 14 octobre 2007

Voleur gentleman

Mercredi dernier, la mère d'un ami s'est fait voler sa voiture. C'était à 15h00, en plein centre ville de Belo Horizonte. Un homme armé s'approche, pointe son revolver vers elle et lui demande si sa voiture est assurée contre le vol. Elle répond que oui.
"Et bien alors, sors de cette voiture et donne-moi les clés."