Première étape : l'achat des barres d'acier qui constitueront le squelette métallique du mur. Nous achetons des barres en U et des cornières de 6 mètres de long à environ 80 centimes d'Euro le kilo. Le prix est assez bas car la production est locale, le Minas Gerais est l'un des plus grands centre de production mondial d'acier...
Pour l'instant nous avons dépensé 5500 Euros en barres et cornières, soit environ 9 tonnes d'acier pour construire un mur béton !
Nous construisons la structure métallique en suivant notre maquette du mur au 1/10ème. Nous mesurons les contours de chaque surface plane sur la maquette et nous coupons les barres aux dimensions souhaitées avec des scies criculaires. C'est l'une de ces petites étincelles, minuscule morceau de métal en fusion, qui m'était arrivée droit dans l'oeil il y a quelques semaines. Depuis, sur le chantier, tout le monde porte lunettes de protection, gants et casque...
Quand les pièces sont coupées à la bonne dimension, nous avons à disposition deux soudeurs qui les joignent les unes aux autres. Le principe du soudage est simple. La température de fusion du métal est générée par un arc électrique entre deux électrodes que constituent la pièce à souder et la baguette de métal d'apport où le métal fondu est protégé par un laitier.
Pour la partie de la structure métallique qui se trouve près du sol, nous coupons et soudons les pièces une par une à la structure déjà existante. Par exemple, ci-dessous, vous voyez le pied du totem, le large pilier qui trônera au milieu de la salle d'escalade :
Mais les parties hautes de la struture ( à plus de 5 mètres du sol), nous essayons au maximum de les préfabriquer par terre pour les monter ensuite. L'image qui suit montre un des pans du totem que nous avons treuillé tout en haut du pilier, non sans peine...
La principale difficulté de la réalisation de cette structure est de constuire un relief conplexe composé de surfaces planes dont les contours sont constitués par les barres en U. Et les bases des barres en U qui forment le contour de chaque plan doivent être dans ce même plan pour pouvoir ensuite riveter les plaques de bois dessus. Difficile à expliquer, sachez en tout cas que c'est un casse-tête, notamment parce que 4 points de l'espace ne sont pas toujours dans le même plan, voire même assez rarement...
Quand une partie de la structure préfabriquée par terre atteint les quelques centaines de kilos, nous la hissons avec cordes et treuils jusqu'à son emplacement final dans la structure :
Quand elle est correctement positionnée, nous la soudons à la structure déjà en place puis nous ajoutons des tirants soudés entre ce nouveau morceau de la structure et la structure portante du mur d'escalade : les piliers en béton armé du mur du gymnase ou le pilier en acier qui est la colonne vertébrale du totem.
En hauteur nous réalisons tous les travaux de finition. Il faut rajouter notamment pas mal de cornières sur les contours de chaque surface plane pour pouvoir y riveter ensuite les plaques de bois.
De temps en temps, du haut des 16 mètres du gymnase, nous jetons un coup d'oeil sur la vue qui s'ouvre sur les jolis buildings de Belo Horizonte... Notre salle ne sera qu'une touche colorée supplémentaire dans cette cacophonie urbaine !
Ci-dessous, la structure interne du totem, vue du dessus. A droite, vous voyez le pilier - colonne vertébrale, au milieu les tirants qui partent en étoile depuis le pilier central pour maintenir la surface externe du totem à gauche.
Sur cette surface externe du squelette métallique, nous rivetons des plaques de contreplaqué pour réaliser la surface grimpable. Il faut d'abord prendre les dimensions de chaque plan du squelette métallique, couper les plaques de contreplaqué aux bonnes dimensions, puis percer le métal et les plaques de bois pour riveter les plaques à la structure métallique.
La théorie est simple, mais il faut pas mal de pratique avant de couper avec la scie circulaire les plaques de bois à quelques millimètres près pour qu'elles s'emboîtent les unes à côté des autres parfaitement...
Le rivetage est manuel, on fait chauffer les pecs...
Les trois images ci-dessous montrent la partie du mur d'escalade de 12 mètres de haut presque terminée qui se trouve au-dessus de la mezzanine.
En dessous de la mezzanine, nous construisons une centaine de m2 de blocs, c 'est-à-dire un mur d'escalade sans corde où les chutes seront protégées par d'épais matelas. Nous avons terminé sa structure métallique, cette semaine nous avons commencé à y poser les plaques de contreplaqué.
Une fois les plaques de bois rivetées, nous rajoutons une pâte constituée de sciure de bois et de colle dans les quelques fines fissures qui apparaissent fatalement entre les plaques de bois. Ensuite, il ne reste "plus qu'à" poncer le mur pour obtenir une surface bien plane, le peindre, visser les prises en imaginant des jolies voies d'escalade, rajouter les protections (spits, chaînes en fin de voie) et alors seulement le mur sera grimpable.
Toutes ces étapes finales sont prévues pour le mois de novembre. Comme à part le ponçage elles ne font pas de bruit, nous pourrons travailler jour et nuit pour tenter d'ouvrir la salle début décembre...
