lundi 22 décembre 2008

Ralentissons

Les événements s'enchaînent s'accumulent la vie se presse et s'emballe et ce blog reste désespérément muet. C'est révélateur un blog, quand on n'a même plus le temps de se refaire le film des événements et de se raconter sa propre vie, c'est qu'il est l'heure de freiner un peu.

Le plus grand événement de ce mois de décembre fut la tenue des championnats d'escalade du Minas Gerais à Rokaz le 13 décembre. Deux semaines de boulot pour les organiser à peu près tout seul car Yan était parti en vacances avec sa copine, chacun son tour... Pour ouvrir les voies d'escalade on avait embauché le quadruple champion d'escalade du Brésil, un gars bien cool de São Paulo qui s'appelle Belê. La compète fut une belle réussite pour tout le monde, 62 compétiteurs et beaucoup de gens dans le public, un des grands jours de la courte de vie de Rokaz, tout le monde a adoré sauf moi, j'étais trop stressé et j'ai passé une journée exécrable. Mais voilà ce genre d'événement on en profite après coup, quand finalement tout s'est bien passé et que tout le monde repart avec des grands sourires.

Quentin est arrivé du Colorado le jour de la compète, il a pu me voir courir dans tous les sens... Il a passé une semaine avec moi, on est allé grimper dans la Serra do Cipó sous la pluie mais protégé sous des grands dévers, et on est sorti presque tous les soirs à Belo. Il y eut des soirées assez tièdes et puis d'autres très marquantes pour différentes raisons...
Une révélation, Quentin est le roi du tango, à partir du moment où il a commencé à danser avec cette Brésilienne ce soir-là j'ai découvert une autre personne. Il est beau Quentin quand il danse le tango, il perd son côté parfois un peu gauche qu'il a quand il parle avec des gens qu'il ne connaît pas, il a appris à s'exprimer avec charisme dans cette autre langue qu'est le tango, danse légère et profonde, sensuelle et très digne. Avec cette femme il n'a quasiment pas prononcé une parole et pourtant dans leurs grands sourires spontanés échangés après chaque danse il y avait déjà de l'intimité, née du plaisir intense partagé.
Il est reparti samedi dernier en bus vers les chute d'Iguazu, puis Buenos Aires où il va passer un mois pour danser tous les soirs et tenter de pénétrer en profondeur l'univers du tango.

De mon côté la veillée de Noel je la passerai avec la famille de Yan dans notre appartement à Belo, ensuite je vais passer une semaine au vert, tout seul dans une maison de campagne isolée où je ne suis encore jamais allé. Je sais simplement qu'il n'y a pas de village ni de route goudronnée à une dizaine de kilomètres à la ronde et que la bicoque est en piteux état car personne n'y va depuis longtemps. Mais il y a l'eau et l'électricité, je pourrai cuisiner, lire la nuit et brancher mon ordi.